Ecrit sur l'écriture
Ecrire comme un rouleau compresseur écrase l'herbe sur la terre, comme un homme regarde une femme, comme le touareg étanche sa soif à l'oasis.
Il n'est pas de raison qui tienne dans ce combat perpétuel contre la démangeaison aveugle.
L'encre comme libération jouissive d'une part de nous-même s'épanche en son lecteur comme la semence.
L'écriture s'érige en instants suprêmes dont chaque seconde est tant une douleur que l'accomplissement d'un destin dans sa dépendance totale à la passion.
L'inconstance crève dans le foetus du monde et plus rien n'étonne plus personne.
Où sommes-nous et qui sommes-nous pour bafouer à ce point les droits les plus primitifs et les plus nécessaires à notre désir ?
La constance mène à la banalisation, la banalisation à l'enfermement, l'enfermement à la mort.
Contre ces fléaux je réclame. Ils ne tuent pas l'homme, ils l'asphyxient dans son essence-même.